Le nucléaire n’est pas une bonne réponse au réchauffement climatique - Confluence Pour Sortir Du Nucléaire

Le nucléaire n’est pas une bonne réponse au réchauffement climatique

Comme à chaque conférence internationale sur le climat, l’industrie nucléaire va saisir l’opportunité de la COP 21 pour convaincre qu’elle constitue une solution indispensable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’initiative Nuclear for Climate, plate-forme qui dit réunir 140 organisations professionnelles et sociétés savantes du secteur nucléaire, affirme ainsi que « pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C, nous devons doubler la capacité nucléaire dans le monde » [1].

Il ne faut pas s’étonner que le ban et l’arrière-ban du lobby nucléaire se mobilisent pour cette campagne. L’industrie nucléaire a sincèrement cru, à la fin des années 1990, que la lutte contre le climat allait provoquer sa « renaissance ». Sa vertu climatique devait permettre de passer outre les problèmes économiques, et surtout les risques spécifiques à cette énergie – prolifération nucléaire, accident majeur, déchets radioactifs – qui en empêchaient le développement. Après près de vingt ans de déclin continu, qui ont vu sa contribution à la production d’électricité dans le monde passer de près de 17 % à moins de 11 %, l’argument climatique est devenu pour elle une question de survie.

L’idée est pourtant a priori logique : le nucléaire ne brûle pas de combustible fossile, donc n’émet pas directement de CO2, donc il constitue une énergie non-carbonée pouvant se substituer au gaz, au pétrole et au charbon.

Méthode de calcul réaliste

Elle trouve cependant rapidement plusieurs limites, que Wise-Paris vient de rappeler dans un rapport commandé par plusieurs ONG sur le sujet. Tout d’abord, le nucléaire émet indirectement, dans son cycle de vie, des gaz à effet de serre. Ces émissions varient fortement selon les conditions et les méthodes de calcul, dans une fourchette considérée par le Giec entre 4 et 110 grammes de CO2 par kWh. Soit quelques dizaines de grammes en moyenne, une valeur plus faible que les centaines de grammes des énergies fossiles, cependant non négligeable.

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Ces émissions indirectes doivent être comparées, pour mesurer les émissions que le nucléaire permet d’éviter, à celles qui auraient été émises, toutes choses égales par ailleurs, sans recours au nucléaire. Il faut évidemment introduire ici une hypothèse. L’industrie nucléaire ne s’embarrasse pas sur ce point et considère, afin de maximiser le bénéfice attribué à ses réacteurs, qu’un kWh nucléaire remplace un kWh de centrale électrique thermique au fioul ou au charbon. On pourrait, à l’inverse, considérer que chaque kWh nucléaire aurait pu être remplacé par une production à base d’énergies renouvelables, voire par des actions d’économie d’énergie permettant de se passer de l’électricité correspondante, ramenant ce bénéfice à zéro.

Wise-Paris propose sur ce point une méthode de calcul réaliste : il s’agit de considérer qu’un kWh nucléaire produit à un moment donné remplace un kWh fourni par le reste du mix électrique réel du moment. Cette méthode fournit une estimation de l’évolution des émissions évitées par le nucléaire depuis son développement, qui peuvent être rapportées à l’ensemble des émissions de CO2 générées par la production et l’utilisation d’énergie dans le monde.

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