
Nous sommes habitués depuis longtemps à la désinformation opérée par les lobbies du nucléaire.
Inutile ici de faire la liste des pseudo-arguments destinés à faire accepter aux Français ce qui est inacceptable.
On connaît depuis longtemps l’argument béton mis en avant par les lobbies : les renouvelables, c’est bien mais c’est de l’amusette : seule l’industrie nucléaire est en capacité de produire suffisamment d’énergie décarbonée pour à la fois satisfaire les besoins de la population et sauver le climat ! Cet argument – qui ne résiste pas à l’examen – est rabâché à force d’articles dans la presse complaisante, de spots radiophonique, de campagnes d’affichage…financés en particulier par EDF.
Mais une idée de génie a germé dans la tête des idéologues de la nucléocratie : investir le mouvement pour le climat en créant une « association » pro-nucléaire qui serait présente partout, notamment dans les manifestations environnementales.
C’est ainsi qu’ a été créée « Les voix du nucléaire » en mars 2018.
Les objectifs de cette « association » sont clairs :
- la reconnaissance de l’énergie nucléaire comme essentielle à la transition énergétique bas carbone,
- la mise en lumière de la contribution de l’énergie nucléaire aux enjeux humains et environnementaux auxquels nos sociétés sont, individuellement et collectivement, confrontées,
- le rétablissement des faits concernant cette filière scientifique et industrielle.
Ce dernier point montre clairement que « Les voix du nucléaire » est un instrument de propagande supplémentaire au service de la nucléocratie.
« Les voix du nucléaire » revendique être « une association citoyenne composée de bénévoles, indépendante de toute attache économique, institutionnelle, syndicale ou politique ».
A y regarder de plus près on peut en douter.
La composition de son conseil d’administration est en effet assez édifiante :
- Sa directrice, Mme Myrto Tripathi a travaillé dix ans chez Areva en temps que « directrice d’offre en charge de la vente du réacteur nucléaire EPR à l’export ».
- Son vice président et trésorier, M. Claude Jaouen est un ancien sous directeur du site de retraitement de la Hague, et il a été Directeur du “Business Group Réacteurs et Services” chez Areva
- Son responsable éditorial, M. Florent Le Goux est ingénieur géologue chez Orano. Il s’occupe spécifiquement des mines d’uranium au Niger
- Son secrétaire adjoint, M. Guillaume Millot suit les dossiers nucléaires européens pour le compte du gouvernement français.
Dans cette équipe nous trouvons aussi :
- Bernard Fontana, PDG de FRAMATOME (ex AREVA NP) depuis 2015
- Maxence Cordiez, conseiller nucléaire à l’ambassade de France à Londres jusqu’en 2018
- Raquel Heredia, qui est chargé du volet “Acceptabilité du public et la communication dans l’industrie du nucléaire”
Etc .
En résumé, derrière cette association qui se dit “indépendante de toute attache économique, institutionnelle, syndicale ou politique”, on retrouve Areva-Framatome, Orano et le gouvernement français.
« Les voix du nucléaire » sont donc un lobby supplémentaire appartenant à la galaxie nucléaire.
Nous avons interpellé ses membres présents lors de la manifestation pour le climat du 9 avril 2022 à Paris.
CPSDN dénonce la présence de ce lobby dans les manifestations pour le climat et demande à ses organisateurs de ne plus le tolérer
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Très intéressant !