Nucléaire : fausse indépendance énergétique

publié le 01 avril 2022

Fausse indépendance énergétique et vrai désastre environnemental

Un des arguments favoris des pro nucléaires est l’indépendance que cette énergie procurerait à la France.

Le combustible qui alimente les 56 réacteurs français, est de l’uranium 235. Pour obtenir cet isotope de l’uranium, le seul qui puisse être utilisé, il doit être extrait et traité (pour 100kg d’uranium naturel il y a seulement 0,7kg d’uranium 235).

Depuis 2001, il n’y a plus en France de mines d’uranium en exploitation (voir ici le dossier du réseau sur la dangerosité de ces anciens sites) , 100% de ce combustible est importé : comment peut-on affirmer l’indépendance énergétique de la france dans ces conditions ?
A moins que, dans le cas du Niger, l’état français considère, à travers Orano, que le sol dont provient l’uranium lui appartient.

D’autant plus que depuis le début de la crise Ukrainienne, le prix de cet uranium retraité a augmenté de 30% et doublé depuis un an.

Des tours de passe-passe

Il faut savoir que le montant annuel des importations de l’uranium qui est estimé à 1 milliard d’euros, n’est pas pris en compte dans la facture énergétique française contrairement au charbon et au pétrole, car l’uranium est considéré comme un minerai et non comme un combustible : beau tour de passe-passe pour baisser le cout du kWh du nucléaire !

Dans son bilan annuel, le ministère de la transition écologique affirme que l’indépendance énergétique de la France est de 53,4% en 2021.
Cela signifierait que plus de la moitié de l’énergie consommée en France est produite sur le sol français. Mais comment expliquer ce chiffre alors que le nucléaire représente 70% de l’électricité produite, et que la totalité du combustible est importé ? La réponse est  historique : l’énergie primaire comptabilisée est celle de la chaleur émise par le réacteur plutôt que le combustible qui est utilisé pour le faire fonctionner. Cette convention remonte à l’époque ou l’uranium était produit en France. La France n’en produit plus mais la convention de calcul est restée : encore un tour de passe-passe pour nous faire croire que le nucléaire apporte l’indépendance énergétique à notre pays, et qu’il n’est pas cher !

Voir ici l’excellent article sur ce sujet de Bernard Laponche qui note que “si, par contre, on considère à juste titre que la source primaire est l’uranium, celui-ci étant entièrement importé, il ne reste plus que la contribution des énergies renouvelables dans la production nationale et le taux d’indépendance est 11%.

Loin des affirmations médiatiques concernant la prétendue indépendance énergétique obtenue grace au nucléaire, le gouvernement lui-même reconnait ce tour de passe-passe dans le document “Bilan énergétique de la France pour 2019” en page 28 : “Dans le cas de la France, qui a recours intégralement à des combustibles importés (utilisés
directement ou après recyclage), le taux d’indépendance énergétique perdrait environ 40 points de pourcentage, pour s’établir autour de 12 % en 2019, si l’on considérait comme énergie primaire le combustible nucléaire plutôt que la chaleur issue de sa réaction“, mais évidemment ne le crie pas sur les toits !

Sources :
Le Monde – 21 février 2022 – L’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire : un tour de passe-passe statistique

D’ou est importé l’uranium ?

Les 8000 à 10000 tonnes d’uranium que consomment annuellement les 56 réacteurs français proviennent principalement :

origine de l’uranium importé en France entre 2005 et 2020 – Le Monde du 21 février 2022

Les principaux pays fournisseurs instables,  dangereux et exploités

Le Niger – l’uranium de la Françafrique – un cas flagrant d’exploitation postcoloniale

Les mines d’uranium exploités par la société ORANO se trouvent sur plusieurs sites :

  • La mine d’Arlit, est en fait constituée de deux mines :
    • La Somaïr, une mine à ciel ouvert, exploitée à partir de 1968
    • la Cominak, une mine souterraine exploitée à partir de 1974 et fermée le 31 mars 2021.
  • La mine à ciel ouvert d’Imouraren, qui d’après Orano “sera mis en exploitation lorsque les conditions du marché le permettront“.
    Avec un début de chantier en mai 2009, Areva débourse 900 millions d’euros jusqu’en 2014 pour un début d’exploitation en 2012, puis en 2014, puis reporté à une date ultérieure.
    En , Areva, désormais Orano, licencie la grande majorité des employés du site d’Imouraren. Une quarantaine d’emplois sont conservés pour la surveillance et la maintenance du site.
    Fin 2019, la mine n’est toujours pas exploitée, car les cours mondiaux d’uranium ne permettent pas une exploitation rentable de ce site.
    Voir ici l’article de Wikipédia sur les inquiétudes sur l’impact environnemental et sanitaire de ce projet.

La mine d’Arlit : une catastrophe environnementale

Au Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde d’après le classement des rapports mondiaux annuels de développement humain du PNUD, 40% des enfants souffrent d’insuffisance pondérale, les trois quarts de la
population sont analphabètes et l’accès à l’eau potable est rare. Ce pays est pourtant très riche en ressources
minières. ORANO (ex AREVA), le géant français du nucléaire ne s’y est pas trompé, y extrait depuis 40 ans de l’uranium, engrangeant des milliards, ne laissant au Niger rien d’autre qu’un désastre écologique dont les conséquences pèseront pendant plusieurs milliers d’années sur l’environnement et la santé des Nigériens.

Rapport très complet de Greenpeace – “Abandonnés dans la poussière – L’héritage radioactif d’AREVA dans les villes du désert nigérien”

Mines d’Arlit – Niger
Des dizaines de millions de tonnes de déchets radioactifs laissés à l’air libre au Niger par la société française ORANO (ex AREVA)

La mine d’uranium exploitée par la COMINAK (filiale d’ORANO, ex-AREVA) à Arlit, a fermé le 31 mars 2021, laissant à l’air libre sur deux sites plusieurs dizaines de millions de tonnes de résidus radioactifs à quelques kilomètres de l’agglomération.
En fin 2009, la société COMINAK-ORANO avait produit 14 millions de tonnes de résidus solides, entreposés sur 50 hectares dont la crête culmine à une hauteur d’environ 27 mètres.
L’entreposage à l’air libre de telles quantités de déchets radioactifs est un scandale. Ils produisent en effet en permanence un gaz radioactif, le radon, et les puissants vents du désert dispersent les fines poussières contenant des métaux lourds radioactifs, dont certains sont très radiotoxiques par inhalation.
Ce que ORANO ne ferait pas sur le territoire français, il se permet de le faire dans un pays Africain !
Sur leur plaquette “Politique Sureté Environnement” on y trouve pourtant : “Veiller à l’absence d’impact significatif de nos activités par une surveillance régulière de l’environnement, par un suivi adapté de la biodiversité autour de nos sites“, ou encore sur le site internet du groupe : “SOMAÏR et COMINAK sont des acteurs miniers responsables qui appliquent toutes les réglementations en vigueur dans le pays et bonnes pratiques internationales” mais évidemment pas la description de la réalité des dégâts sanitaires et environnementaux dont ils sont coupables !

ORANO, par l’exploitation des mines d’uranium va à l’encontre de l’article 8, paragraphe 2, alinéa b de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée par l’Assemblée Générale, le 2 octobre 2007 qui stipule : « Les États mettent en place des mécanismes de prévention et de réparation efficaces visant tout acte ayant pour but ou pour effet de les déposséder de leurs terres, territoires ou ressources ». Mais ORANO n’a que faire de la santé des populations locales et de faire des profits sur des ressources leur appartenant.

sources :

Contamination et appauvrissement des ressources en eau

L’exploitation minière nécessite de grandes quantités d’eau pour transformer le minerai à l’état brut en « yellow cake », à hauteur de 8 millions de m3 par an pour 3000 tonnes d’uranium extraites. Cette consommation colossale – dans une zone désertique – a réduit de deux tiers la plus grande nappe phréatique fossile (c’est à dire non renouvelable) de la région (nappe du tarat).
Cette ressource vitale a malheureusement aussi été contaminée par l’industrie minière. La CRIIRAD a analysé ces eaux et conclu à une radioactivité très supérieures aux normes internationales de potabilité, fixées par l’OMS.
Dans la zone urbaine d’Arlit, certaines eaux de boisson concentrent une radioactivité 10 fois supérieure à la norme de 0,1millisievert/an. Des documents internes d’AREVA (ORANO) attestent que la SOMAÏR avait connaissance depuis plusieurs années des teneurs en uranium des eaux distribuées pour la boisson, et malgré cela, AREVA communiquait officiellement en affirmant « Les analyses bactériologiques (mensuelles), radiologiques (semestrielles) et chimiques (annuelles) montrent l’absence de contamination »
Mais les associations Sherpa et CRII-Rad accusent, documents à l’appui, que AREVA ne respectait pas les normes sanitaires qu’impose en France la réglementation. Dans des lettres écrites par le chef du département radioprotection d’Algade (laboratoire d’analyse de l’eau utilisée par la Somaïr)  à la Somaïr : “les critères de potabilité des eaux retenus par la directive européenne du 3 novembre 1998 et repris dans la réglementation française (décret nº 2001-1220) ne sont pas respectés par les deux échantillons prélevés en surpression 2 et ZI” (2 et ZI sont deux châteaux d’eau des villes minières)

Contamination de l’air ambiant par des poussières et des gaz radioactifs

Rejets de radon dans l’atmosphère
COMINAK devait ventiler des dizaines de kilomètres de galeries afin d’expulser en surface l’air chargé en radon et de limiter les risques de cancer du poumon pour les mineurs.
Mais ceci entraîne nécessairement une contamination de l’atmosphère ambiante. Cette exposition concerne en premier chef les nomades, mais aussi les habitants des zones urbaines. Compte tenu de sa période de 3,8 jours, le radon a en effet le temps de parcourir des dizaines de kilomètres, d’autant que les rejets sont quasi permanents.
En France les contrôles effectués par la CRIIRAD à proximité de bouches d’aérage de mines avait mis en évidence de très fortes contaminations en descendants radioactifs du radon : le plomb 210 (et donc le polonium 210) dans la couche superficielle du sol et les végétaux.
Les concentrations en radon au niveau des cheminées des galeries de la COMINAK seraient comprises entre 3 600 Bq/m3 et 18 000 Bq/m3.
Le radon peut ensuite être transporté par les vents sur des dizaines de kilomètres. Il se désintègre assez rapidement (sa période physique est de 3,8 jours) et donne naissance à des métaux lourds radioactifs descendants du polonium). L’inhalation de ces radionucléides émetteurs alpha est responsable d’une augmentation des risques de cancer du poumon. Ces métaux sont en outre très radiotoxiques par ingestion. Or ils se déposent sur le sol et les végétaux à proximité des bouches d’aérage, induisant une contamination par ingestion.
Les propres contrôles d’AREVA montrent que, en particulier du fait des fortes concentrations en radon dans l’air ambiant, certains groupes de population d’Akokan subissaient des doses de radiation supérieures à la limite sanitaire de 1 milliSievert par an. Les contrôles sont pourtant effectués à environ 2 kilomètres des bouches d’aérage.

Poussières radioactives
Des poussières radioactives étaient en outre générées par les travaux miniers, l’entreposage du minerai, le fonctionnement des 2 usines et le stockage à l’air libre des déchets radioactifs. Ces poussières contiennent des radionucléides associés à l’uranium qui sont très radiotoxiques par ingestion (polonium 210) et par inhalation (thorium 230).

Pourtant les filiales d’AREVA continuent à entreposer à l’air libre les tas de minerai et les millions de tonnes de résidus radioactifs produits par les 2 usines.

Exploitation de l’uranium et effet de serre

Alors que les pro nucléaire continuent à prétendre que l’énergie nucléaire ne produit pas de gaz à effet de serre, ils “oublient” de comptabiliser ceux produits par l’extraction et le traitement de l’uranium :
Pour exemple, pour le site de Cominak (le bilan n’est pas fourni pour le site de Somaïr, mais il est probablement moins bon que celui de Cominak dans la mesure où la teneur en uranium des minerais extraits par Somaïr est
nettement inférieure) la production d’une tonne  d’uranium nécessite 9,7 tonnes Equivalent Pétrole, sans compter l’énergie nécessaire à l’extraction du charbon à Tchirozérine et à la production et au transport sur site Cominak des consommables utilisés.

Mines dans une région soumise à insécurité terroriste

C’est déjà à Arlit qu’avaient été enlevés, en septembre 2010, un salarié d’Areva et son épouse, et cinq employés de Satom, une filiale de Vinci réalisant des travaux de sous-traitance sur un site du groupe nucléaire français.
Et le 23 mai 2013 les djihadistes du Mujao avait mené et revendiqué un double attentat suicide, contre un camp militaire de la ville d’Agadez et contre un site de la mine d’uranium d’Arlit. La production du site a été arrêtée « pour une durée indéterminée » selon Areva à l’époque.

sources :

Liens :

“L’uraniumgate”

L’affaire, baptisée “Uraniumgate”, avait éclaté en février 2017 avec la publication, dans l’hebdomadaire nigérien Le Courrier, de documents portant sur la vente à l’automne 2011 d’une importante quantité d’uranium pour 320 millions de dollars. Le stock avait dans un premier temps été cédé par Areva à une société russe, Energo Alyans, qui l’avait ensuite revendu à la société Optima Energy Offshore au Liban.

Quelques jours plus tard, Optima avait vendu l’uranium à la Société de patrimoine des mines du Niger (Sopamin), contrôlée par l’Etat nigérien. Areva avait alors racheté ce stock à la Sopamin à un prix bien supérieur à celui auquel il l’avait cédé initialement. Les policiers de la brigade financière, chargée des investigations après la révélation de transactions douteuses par l’hebdomadaire Marianne à l’été 2015, cherchaient à déterminer si le montage financier aurait pu permettre de dissimuler des commissions ou des rétrocommissions. Entre 24 et 101 millions de dollars auraient été détournés des caisses du groupe Areva entre novembre 2011 et février 2012.
L’information judiciaire avait été confiée au même juge d’instruction que celui qui était en charge de l’enquête sur l’acquisition par Areva d’une société minière canadienne, Uramin (voir l’histoire de ce scandale en 12 épisodes sur le dossier de Médiapart), propriétaire de trois gisements d’uranium en Afrique, pour laquelle il avait déboursé 1,8 milliard d’euros en 2007. L’opération avait tourné au fiasco : après le départ de sa patronne Anne Lauvergeon, Areva avait divisé par cinq la valeur de la société et passé, fin 2011, une lourde provision de 1,5 milliard d’euros.

source :

Liens :

Le Kazakhztan

C’est notre principal fournisseur d’uranium, est dirigée depuis 2019 par l’autocrate Kassym-Jomart Tokaïev qui a été adoubé par l’ancien dictateur Noursoultan Nazarbaïev, bien connu pour des violations de droits humains et d’atteinte à la liberté d’expression.
Ce pays est sous la coupe de la Russie, qui contrôle dans les fait 35% de la production mondiale de l’uranium. Vladimir Poutine vient de menacer de suspendre les exportations de ce minerai en réponse aux sanctions occidentales suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Par ailleurs, suite à des manifestations monstres en début d’année suite à une augmentation du prix du gaz, ayant fait des dizaines de morts, l’état d’urgence avait été décrété par Tokaïev qui avait fait appel à la Russie pour “contenir les émeutiers”. Conséquence de cette crise : le prix de l’uranium a commencé à exploser.

Une pollution des steppes quasi-irréversible

Pour extraire l’uranium dans les steppes kazakhs, on injecte dans des forages de l’acide sulfurique qui est ensuite repompé à la surface. Cette méthode, appelée lixiviation in situ (ISL), est testée par les soviétiques dès les années 1970.

Le procédé de “lixiviation in situ”, utilisé dans la majorité des mines d’uranium, consiste à injecter dans le sol une solution acide, généralement de l’acide sulfurique, à travers le minerai par un premier forage, puis quelques mois plus tard, les produits dissous par cette solution sont pompés à la surface grâce à un deuxième forage. Il y a donc le risque de contamination des eaux de surfaces et des nappes phréatiques utilisées pour la consommation humaine.

Elle laisse d’abondants déchets radioactifs et épuise rapidement les sols. Il faut alors forer un peu plus loin. Le procédé laisse des concentrations toxiques de métaux lourds dans les nappes phréatiques. Ces mines d’uranium sont situées dans les steppes désertiques d’un pays 4 fois moins peuplé que la France, mais 4 fois plus vaste. Cette pollution persistera pendant des milliers d’années, la faune et la flore des steppes sont contaminées, et l’avenir des quelques populations nomades qui vivent encore dans ces régions est menacé.
Mais pour Orano (ex Areva), qui exploite ces gisements, “la technologie permet d’extraire l’uranium à faible teneur de façon économique et avec peu d’impact sur l’environnement. Voir l’article ci-dessous qui donne un exemple du “peu d’impact sur l’environnement” vu par Orano.
Reporterre – 3 septembre 2019 – Pour exploiter l’uranium kazakh, Orano va raser une forêt protégée avec l’appui de Bruno Lemaire

Des transports confidentiels à hauts risques

Les transports de l’uranium du Kazakhstan vers la France sont confidentiels, dangereux et régulièrement contestés lorsqu’ils traversent l’Allemagne.

Pour rejoindre l’usine de Malvési dans la banlieue de Narbonne – seul point d’entrée de l’uranium en Europe – des conteneurs de yellow cake (concentré d’uranium) parcourent environ 4000 km de rails à travers le Kazakhstan et la Russie européenne. Quand ils arrivent à Saint-Pétersbourg, ils sont chargés sur un bateau à destination de Hambourg. Enfin, ils sont à nouveau transportés sur 1600 km de rails en Allemagne puis en France via Metz, Dijon, Valence et Montpellier. Ces transports ont lieu tous les mois environ.

Liens :

Dépendance avec la Russie

La guerre en Ukraine a fait éclater au grand jour la dépendance de l’Europe aux énergies fossiles importées de Russie et de sa sphère d’influence (notamment par l’entreprise Total).
L’énergie fissile n’échappe pas à cette dépendance : l’industrie nucléaire française travaille en étroite collaboration avec Rosatom (la france est le 1er partenaire commercial de Rosatom en europe de l’ouest), le géant russe du nucléaire qui exploite à la fois la technologie nucléaire civile et militaire, à tous les niveaux de la chaîne de production, de l’exploitation de l’uranium au traitement des déchets, de la construction des centrales à leur exploitation.
Les industriels nucléaires français ont fait fi des injonctions du Parlement européen (Résolution du Parlement européen du 1er mars 2022 sur l’agression russe contre l’Ukraine point 22 : “Le parlement européen […] invite les États membres à mettre un terme à toute collaboration avec la Russie dans le domaine nucléaire, en particulier avec Rosatom et ses filiales“) à couper les liens industriels avec la Russie pour peser dans le rapport de force international afin que la Russie mette un terme à sa guerre en Ukraine.
L’énergie nucléaire ne peut donc pas être présentée comme un garant de l’indépendance énergétique française – c’est même tout l’inverse.
Pour accentuer cette dépendance, l’influence de l’industrie nucléaire russe est en train de s’accentuer avec le projet de rachat par Rosatom de 20% du capital de GEAST (Reporterre 10/03/22 – Usine nucléaire de Belfort : EDF ouvre le capital au russe Rosatom), fabricant français des turbines Arabelle pour centrales nucléaires. Il faut savoir que les turbines Arabelle équipent un tiers de centrales nucléaires du monde, dont les 56 réacteurs en activité dans l’Hexagone, nos sous marins à propulsion nucléaire et le porte-avions Charles de Gaulle : où est la fameuse indépendance ?

Sources :

Arte - Théma - "Terres Nucléaires - Une histoire du plutonium"

Facebooktwitter

Laisser un commentaire