Présidentielle 2022 – 2ème tour – position de CPSDN

publié le 14 avril 2022
Présidentielle 2022 - Macron - Le Pen - Leur programme pro nucléaire et contre le climat

Le 24 avril nous aurons malheureusement le choix entre 2 candidat.e.s 100% pro nucléaire :

    • Emmanuel Macron

Relance du nucléaire tout azimut – 14 nouveaux réacteurs, « petits » réacteurs modulaires pour 1 Md€ , prolongation des réacteurs existants à + de 50 ans

Lors de son discours à Belfort du 10 février 2022, Emmanuel Macron a annoncé la relance du nucléaire et sa volonté de construire 14 réacteurs de plus et qu’aucun réacteur nucléaire en état de produire ne soit fermé à l’avenir et soit prolongé au delà de 50 ans (le même  Emmanuel Macron qui déclarait le 27 novembre  2018 : « 14 réacteurs de 900 mégawatts seront arrêtés d’ici à 2035 … Il restera alors à organiser la fermeture de 12 réacteurs entre 2025 et 2035 : quatre à six réacteurs d’ici 2030, le reste entre 2030 et 2035 « ).
Il veut aussi développer des nouveaux « petits » réacteurs (Small Modular Reactor) partout en France.
Et évidemment continuer (et amplifier) le fiasco de Flamanville.

Discours de Belfort : des mensonges assumés

Un extrait de son discours de Belfort mérite qu’on s’y attarde : « Nous garantissons aux Français des conditions de sécurité inégalées, parce qu’EDF exploite son parc avec une transparence absolue et que l’Autorité de sûreté nucléaire est sans aucun doute le régulateur le plus exigeant du monde.« 

– « Nous garantissons aux Français des conditions de sécurité inégalées » : avec les innombrables malfaçons sur le chantier de l’EPR de Flamanville, on peut avoir des doutes sur les « conditions de sécurité inégalées » garanties aux Français.es
– « transparence absolue d’EDF » : on voit bien le niveau de transparence absolue d’EDF lors du scandale de la forge du Creusot (voir ici l’excellent article de France Culture)  : EDF et AREVA était au courant depuis 2005 que des pièces non conformes à la réglementation de plusieurs centrales ont été fournies par la forge du Creusot. Parmi elles, la cuve de l’EPR de Flamanville. Suite à la découverte de ces défauts, il s’est avéré que des falsifications avait été effectuées sur plusieurs centaine de dossiers de fabrication (voir article édifiant ici) du site de Creusot Forge que Areva avait racheté en 2006 (histoire de ce rachat ici)
Voilà la « transparence absolue » que vante Emmanuel Macron !
– « l’Autorité de Sûreté Nucléaire est sans aucun doute le régulateur le plus exigeant du monde » :
le régulateur le plus exigeant du monde … qui autorise EDF à installer la cuve du réacteur de l’EPR alors qu’il en connait les risques de rupture (du à des concentrations en carbone trop élevées dans le fond et le couvercle de la cuve) , rupture qui doit être exclue sous peine de catastrophe nucléaire.
le régulateur le plus exigeant du monde … qui valide la demande d’EDF de s’exempter de contrôles sur les circuits primaires et secondaires de l’EPR pour faire des économies, tout en sachant que des problèmes de soudures ont été détectées.

    • Marine Le Pen

20 nouveaux réacteurs, prolongation des réacteurs existants à + de 60 ans, relance du projet de surgénérateur ASTRID, réouverture de Fessenheim

Marine Le Pen affiche une position pro-nucléaire. Elle communique notamment sur son souhait de construire 20 nouveaux réacteurs (cinq paires d’EPR pour 2031 et cinq paires d’EPR 2 pour 2036) – source Les Échos 14/03/22

Réouverture de Fessenheim

Elle veut également ré-ouvrir la centrale de Fessenheim.  Que même le président d’EDF dise que c’est impossible techniquement et économiquement, que la centrale soit déjà en cours de démantèlement, aucun problème selon Marine le Pen : on réouvre !

La même Marine Le Pen qui déclarait le 23 février 2020 sur RTL « On ne peut pas. C’est fermé, c’est fermé.  C’est éteint, c’est fini, c’est fermé« 

Son plan nucléaire au nom de Marie Curie – de l’institut contre le cancer du même nom !

Elle a déjà un nom pour son plan nucléaire : « Marie Curie », il faudrait signaler à Mme Le Pen que Marie Curie s’appelait en réalité Maria Skłodowska Curie, de nationalité Polonaise, morte d’une leucémie radio-induite, et que son nom est celui d’un institut de traitement et de recherche sur le cancer.
Il serait de très mauvais goût de donner son nom à un plan de construction de centrales nucléaires qui, en cas d’accident et pour les survivants, provoquent des cancers mortels.

 

CPSDN n’a pas à donner, et ne donnera pas de consignes de vote, mais condamne de la manière la plus forte les positions pro nucléaires des deux candidat.e.s

Les élections législatives des 12 et 19 juin seront l’occasion de bloquer la fuite en avant mortifère que nous promet le/la prochain.e président.e de la république en votant pour les candidat.e.s qui programment la sortie du nucléaire.

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